Mathieu Amalric / 2014 / France / 1h16 / FR / EN / CZ
Avec Mathieu Amalric, Léa Drucker, Stéphanie Cléau, Laurent Poitrenaux, Serge Bozon
« Dis-moi Julien, si je devenais libre, tu te rendrais libre aussi ? » « Tu dis ?... » Un homme et une femme s’aiment en secret dans une chambre, se désirent, se veulent, se mordent même. Puis s’échangent quelques mots anodins après l’amour. Du moins l’homme semble le croire. Car aujourd’hui arrêté, face aux questions des gendarmes et du juge d’instruction, Julien cherche les mots. « La vie est différente quand on la vit et quand on l’épluche après-coup. » Que s’est-il passé, de quel crime est-il accusé ?...
Cannes 2014 Un Certain Regard / San Sebastian 2014
"Le film La Chambre bleue, tiré du roman de Georges Simenon, est étonnement loin d’être un film policier. L’essentiel du film est peut-être dit dans la question qu’une jeune femme nue pose, dans la toute première scène du film, à l’homme tout aussi nu dans une chambre d’hôtel après avoir fait l’amour passionnément : « Si je devenais libre, tu te rendrais libre aussi ? ». On perçoit dans la réponse de l’homme, bien que positive, une certaine hésitation. Il est préoccupé par la goutte de sang sur ses lèvres. Comment l’expliquera-t-il ? Nous savons déjà qu’il s’agit d’un couple adultère. Puis défilent des scènes de la vie d’un mari et père exemplaire, typique représentant de la classe moyenne. Des fragments de souvenirs de Julien surgissent durant son interpellation, interrogation et le procès devant le tribunal. C’est à partir de ces brins de mémoire que le spectateur reconstruit petit à petit l’histoire d’un double crime. Julien lui-même ne comprend qu’à la fin, de la procédure judiciaire, ce qui s’est réellement passé et la raison de sa mise en examen. Plutôt qu’un récit sur la faute et le châtiment, il s’agit d’une perte d’identité sous l’emprise d’un personnage dominant. Mathieu Amalric et Stéphanie Cléau - incarnant la très passionnée Esther - ont créé, dès le scénario, un film psychologique moderne sans pour autant porter atteinte à la sobre noblesse de la langue du roman dont le film s’inspire."
Film choisi par Eva Zaoralová, Conseillère artistique du Festival international du film de Karlovy Vary.